L’HEURE DE LA REFORME S’ANNONCE
Aujourd’hui tous les pays même les plus forts sont préoccupés de cette crise qui semble t-il, sera longue. Toutes les statistiques ne sont pas encourageantes. L’urgence d’une solution s’impose. Et partout, des reformes sont entreprises pour amoindrir les effets pervers de cette crise. La situation qui prévaut est d’autant plus critique que les pays riches, cherchent une solution globale. C’est dire combien il est important qu’on s’assoie sur la même table en vue de trouver une solution durable à cette crise. Malgré cette urgente, d’autres se trouvent dans des conflits, oubliant que notre avenir est menacé. Laissons de coté les haches de guerre. Unissons nous dans la recherche de remède. C’est dans l’union que les bonnes actions germent.
Maintenant on peut bien se poser la question de ce que adviendront les Comores après cette crise. Sortiront ils renforcer ou bien au contraire ils seront affaiblis ? C’est là le défi que doit relever tout dirigent d’un pays. On sait qu’un malheur peut être une porte vers le bonheur. N’est ce pas que les USA sont devenus forts après la deuxième guerre ? C’est le moment ou jamais de rattraper les autres. C’est donc une occasion à saisir pour se positionner parmi les leaders du nouveau monde. Un monde se façonne, il ne sera plus question de l’occident fort mais plutôt un monde en arc-en-ciel. Tous les continents seront représentés. Un tel dessein ne relève pas du hasard. Et tout le monde en est conscient de ce qui sera demain.
Que devons nous faire ? Sur quoi doit être axée notre politique économique ? Tant de question qui méritent bien des réponses efficientes. Je tenterai alors de porter quelques éléments de réponse à ces interrogations. Tenons nous bien à ne laisser échapper le moindre détail. Je précise que je ne suis pas un économiste, je ne suis qu’un apprenti qui essaie de donner son point de vue. C’est pour dire que mes propos souffrirons d’incohérence tant dans la théorie que dans la pratique. J’aurai seulement le mérite d’avoir tenté apporter ma pierre d’édifice. Le comorien dit qu’il y a une très grande différence entre vouloir et pouvoir.
Et pour commencer, nous partons du principe selon lequel c’est la demande qui crée l’offre. Par voie de conséquence, lorsqu’on veut relancer l’activité économique et stopper le chômage, un accroissement des dépenses gouvernementales peut accroître le revenu national. C’est aussi pareil pour le cas d’une baisse du taux d’imposition. Ces deux politiques vont relancer la consommation. Dans une économie de sous emploi comme la notre, la politique budgétaire est recommandée. Car selon les tenants de cette politique, une politique budgétaire permet d’atteindre le plein emploi.
En fait, les autorités augmentent leur dépenses en relançant par exemple des grands chantiers de constructions (d’infrastructures) ou bien augmenter le budget alloué aux études et à la recherche. Supposons que l’Etat entrepris de construire les infrastructures, les entreprises en charge de la construction seront obligées d’embaucher d’ouvriers supplémentaires pour parvenir à bout du chantier dans le meilleur délai. Et donc moins de chômage. L’accroissement de la demande du travail aura pour conséquence l’accroissement du taux nominal de salaire. Toute chose égale par ailleurs, la consommation elle aussi augmentera. Cette augmentation s’explique du fait que chaque fois que le revenu augmente, on a tendance à consommer davantage : c’est le postulat de la rationalité du consommateur. Etant donné que la consommateur est un élément essentiel dans la détermination du revenu national, une variation positive de la consommation induira un accroissement du revenu national (PIB). Toutefois des nombreux économistes critiques cette politique dans la mesure où elle évince l’investissement du fait de la hausse du taux d’intérêt. Un des problèmes majeurs d’une telle politique, est son financement. Un déficit budgétaire causé par l’accroissement des dépenses étatiques se finance soit par :
- emprunt obligataire ;
- création de monnaie
- la fiscalité.
Aux Comores, la seule possibilité pour financer un tel déficit est l’accroissement de l’assiette fiscale. Je ne parle pas d’une augmentation du taux d’imposition qui est déjà excessif mais d’un élargissement de l’assiette fiscale. Il n’est pas un secret pour personne le fait que plusieurs activités ne sont toujours pas imposé. Au lieu d’augmenter le taux d’imposition, je préconise qu’on identifie les secteurs qui bénéficient du silence de l’Administration Fiscale afin d’accroître les recettes fiscales.
La création de monnaie est aussi efficace lorsque la demande de monnaie est faiblement élastique au taux d’intérêt. C'est-à-dire que la baisse du taux d’intérêt due à l’augmentation de l’offre monétaire, ne doit pas trop influer sur la demande de monnaie. Car si la demande augmente, le taux d’intérêt retournera à son niveau précèdent.
Quant à l’émission d’emprunt obligataire, un problème se pose. Il y a d’abord l’effet d’éviction de l’investissement dû au taux très attrayant proposé par les Autorités afin d’attirer l’épargne, il y a aussi que le ménage comorien ne fait pas confiance à l’Etat. Ce moyen de financement serait d’autant plus efficace si un marché boursier régional assurait le rôle de compensateur. Je profite de cette occasion pour rappeler les Autorités de la COI de la nécessité de la création d’une bourse régionale.
A coté de la politique budgétaire, il y a la politique monétaire. Qui consiste à accroître l’offre de monnaie. Cet accroissement peut créer une inflation. Donc il y a lieu de déterminer la quantité de monnaie nécessaire susceptible d’accroître le revenu tout en maintenant la politique anti-inflationniste. Malheureusement, la Banque Centrale ne peut pas oeuvrer dans ce sens. Car étant en régime de change fixe. L’outil de la politique monétaire est indispensable pour une économie. Par le biais de la politique d’open-market, la banque centrale peut relancer l’économie et lutter contre l’inflation.
A présent, on doit regarder ce que fait les voisins ou les autres pays. Parmi les solutions préconisées pour contrer la crise, il y a la relance de la consommation par la création des nouveaux emplois. Cette même vision a été le dénominateur commun du New Deal et aux idées de Keynes en 1929. Cette politique a réussi de sortir le monde de la pire crise. En face d’un risque, on jette un coup d’œil dans le passé pour s’inspirer. Et je vous assure qu’une relace de la consommation est la meilleure solution pour sortir de cette crise. L’Etat doit éjecter une masse monétaire considérable pour encourager l’investissement. Il doit en même temps intervenir par le biais de sa politique budgétaire.
Certains diront que nous ne disposons pas des ressources pour se payer le luxe d’une augmentation des dépenses gouvernementales. Je répondrais tout simplement de la façon suivante. Qu’est ce que peut faire une personne dépourvue de toute richesse mais qui l’ambition de s’enrichir ? Tout le monde dira qu’il peut essayer de voir son ami ou voisin pour qu’il lui prête de l’argent. La seule question que se posera le créditeur est la solvabilité future de son débiteur. S’il croit qu’à l’échéance son débiteur sera capable de solder la créance, il n’hésitera pas. Pour extrapoler ce raisonnement, on dira que tout dépend de la détermination de l’Etat. Si par exemple, l’Etat entend dépenser ce prêt dans des projets non générateurs d’externalités positives et que le financement de ce prêt est improbable, aucun créancier ne prendra le risque de financer un tel projet.
Pour être plus claire, je donnerai ma vision quant à l’allocation du budget ainsi augmenté. Les autorités doivent cibler trois secteurs importants à savoir l’agriculture, la pêche et le tourisme.
En effet, la construction des nouvelles infrastructures contribuera non seulement à diminuer le chômage mais aussi à l’entrée des devises provenant du secteur touristique. Ces infrastructures nouvelles vont permettre aux entreprises d’amoindrir leurs coûts inhérents au transport des matières premières et des marchandises. Des petites activités pousseront un peu partout et on va vers un plein emploi qui aura comme conséquence la réduction du chômage au moyen terme.
L’Etat doit s’endetter par ce qu’à long terme notre capacité à recouvrir les dettes augmentera. Lorsque tout le monde travail, tout le monde consomme, le revenu ne peut pas rester sans bouger. Et si la tendance se confirme on sera capable de financer nos projets par fonds propres. Ce n’est pas utopique. C’est la réalité des choses. Il suffit d’entreprendre pour voir combien est importante une telle politique.
En suite, l’Etat doit investir massivement dans l’agriculture. L’histoire montre que les pays émergents ont beaucoup misé dans ce secteur. Ce secteur est générateur de revenu car les produits agricoles ne sont pas substituables par d’autres. On doit avoir comme premier objectif la satisfaction de la demande nationale. L’abondance des produits agricoles induira une diminution des prix de ces biens. Par conséquent, les opérateurs sont obligés de s’ouvrir vers l’extérieur. Et donc l’envie de produire beaucoup pour vendre plus cher ailleurs, sera dans la mémoire des entrepreneurs. La balance commerciale commencera à se réveiller d’un long sommeil. Le second objectif sera de se positionner un leader incontournable dans la sous région en matière d’exportation des produits agricoles. Ce vœu est réalisable lorsqu’on est déterminé.
Pour se faire, l’Etat doit encourager les particuliers à s’intéresser à ce secteur en mettant à leurs disponibilités les techniques nouvelles à moindre coût avec possibilité de prêt remboursable à long terme ou le crédit bail. Ceci passera par la formation des agriculteurs. Je propose aussi qu’on privatise un peu se secteur ou bien la subvention de celui-ci. Il faut entendre par privatisation le fait d’encourager les hommes nantis à investir dans ce secteur. On créera une forme d’entreprise qui va embaucher des gens pour cultiver les terres. Ces entreprises auront beaucoup de rendements que lorsqu’on laisse à chacun le soin d’aller cultiver son champ. Deux produits seront concernés par cette nouvelle politique : la banane et la canne à sucre en vue de produire notre propre sucre. Et progressivement se secteur se retrouvera entre les mains du privé. Il est aussi souhaitable qu’on lègue certaines cultures à des associations de jeunes. Par exemple la culture des tomates, pomme de terre, arachide entres autres. Un comité d’encadrement doit superviser ces jeunes et les aider à acquérir les nouvelles techniques de la culture et à mieux gérer les ressources qui découlent de l’exploitation. Ces jeunes doivent être majoritairement des femmes. Car la femme peut mieux assurer cette tache qu’un homme. L’expérience de nos villages a montré que la femme est efficace lorsqu’on la responsabilise. Puisqu’il est question de responsabilité, je crois qu’il est important de privilégier la femme. N’oublions pas encore que les femmes représentent plus de 60% de la population. Donc si on veut réellement diminuer le chômage, il suffirait d’embaucher 20% des femmes pour réduire de 12% le chômage de femme et 20% du chômage global.
Pour ce qui est de la pêche, l’Etat doit doter se secteur des bateaux de pêche qui auront la capacité de répondre à la demande nationale, au moins. On doit aussi mettre en place un système de réfrigérateur capable d’accueillir tous les poissons disponibles sur le marché. Ce qui réduira la pénurie de poisson. Se secteur lui aussi doit être privatiser pour optimiser la quantité des poissons sur le marché. Les nouveaux responsables de ce secteur vont embaucher ceux qui exercent le métier de la pêche pour estomper toute résistance.
En fin, un environnement juridique doit couvrir ces secteurs pour garantir la sécurités des agents et la pérennisation de l’exploitation.